Ruy Blas

05/11/2023

Madrid. XVIIe siècle. A la Cour du Roi d'Espagne. Le temps n'est pas à la fête pour Don Salluste (Jacques Weber) qui vient de tomber en disgrâce. Don Salluste qui a refusé de reconnaître l'enfant qu'il a eu avec une des suivantes de la Reine (Stéphane Caillard) se voit ordonné par celle-ci de quitter Madrid et tous ses privilèges. Déshonoré, déchu et sur le point de s'exiler, Don Salluste va alors fomenter un plan machiavélique pour se venger de la Souveraine. Il tente de rallier son cousin Don César (Kad Merad) à sa cause qui, malin, refuse de rentrer dans son jeu. Don Salluste n'a alors pas d'autre choix que de se tourner vers son laquais, Ruy Blas (Basile Larie). Il lui ordonne de prendre l'identité de Don César et de séduire la Reine.

Chère lecteur, chère lectrice, à l'écriture de cet article l'émotion me submerge. Dans cette interprétation de Ruy Blas, je me suis pris une telle claque théâtrale comme rarement j'en ai reçu, que je ne saurais pas par quoi commencer. La mise en scène et la scénographie de ce spectacle est un subtil mélange de Joël Pommerat avec des apparences de Blade Runner. De grands tubes rectangulaires d'où passent la lumière montent et descendent au plateau. La scène est entièrement nue de tout velours laissant apparaitre le fond de scène brut. Les costumes sont à la fois modernes, élégants et rappellent les codes de la couronne d'Espagne. La musique est un mélange d'électro et de classique.

Jacques Weber dans son rôle de Don Salluste est magistralement glaçant. Les petites touches de couleur violette dans son costume lui donne un côté cardinal. Kad Merad contrebalance le tout avec une bonhomie naturelle. Il joue volontairement avec le public des premiers rangs. Basile Larie enfile quant à lui de costume de Ruy Blas avec allure, prêt à protéger le peuple et sa souveraine. Et que dire du rôle de la Reine interprété par Stéphane Caillard ? A peine est-elle rentrée sur scène que la comédienne dégage une prestance Royale tant au niveau du jeu, de sa déclamation, que de sa simple présence. C'est simple, aujourd'hui j'ai envie de lui ressembler…. Mais ça relèverait de la chirurgie. D'autres comédiens et danseurs, gravitent autour de ce quatuor infernal donnant parfois un petit côté clownesque et décalé à l'œuvre.

Au sortir de la pièce, ma nièce et moi étions littéralement secouées par cette interprétation. C'est très simple, tout nous a plu dans cette pièce. De plus, je tiens à souligner que le théâtre a été particulièrement sympa et nous a surclassé pour nous placer au premier rang. Autant dire que nous étions presque sur scène. Nous entendions même les comédiens respirer et parfois même chuchoter leur texte. Enfin, je fus particulièrement émue de constater que ma petite ado de 17 ans avait des d'étoiles plein les yeux et m'a dit, une fois dans le métro, vouloir lire ce chef d'œuvre de Victor Hugo.

Pour conclure, Ruy Blas au théâtre Marigny est un équilibre parfait entre ancien et modernité à travers toutes les matières qui font un spectacle. Je ne peux que vous encourager à y aller. Mais en attendant je file, je vais prendre rendez-vous avec mon chirurgien.

Et maintenant, à vous de jouer !
Maria-Nella

Auteur : Victor Hugo
Avec : Jacques Weber, Kad Merad, Stéphane Caillard, Basile Larie, Jean-Paul Muel, Magali Rosenzweig, José Antonio Pereira, Sahra Daugreilh
Mise en scène : Jacques Weber

Théâtre Marigny – Du 1e novembre au 31 décembre

https://www.theatremarigny.fr/evenement/ruy-blas/