L'Iliade
A la base, l'Iliade et le récit de la guerre de Troie naissent d'une histoire assez simple, d'un sujet vieux comme le monde et qui au final régit l'humanité depuis l'antiquité... en d'autres termes une sombre histoire de fesses. En langage du 21e siècle cela pourrait donner le récit qui suit : un mec, Paris, plutôt beau gosse, va pécho la plus belle nana du coin, Hélène, pour la ramener chez lui à Troie. Le hic, c'est que cette nana est maquée non pas avec le petit caïd du temple voisin mais avec le Roi de Sparte (rien que ça), Ménélas. A notre époque, face au jeune Paris le vieux bonhomme aurait sans doute laissé tomber. Mais là, le mec déshonoré lève quand même toute une armée pour aller récupérer sa gonzesse tellement il est vénère. Et oui, on ne lui fait pas à l'envers à Ménélas surtout quand son honneur est en jeu. Rajoutez à cela des petites querelles perso entre des grands noms de l'antiquité (Achille, Ulysse, Hector...), deux trois prêtresses plutôt bien foutues, l'intervention de Dieux et autres divinités qui du haut de leurs nuages Olympiens parient sur leur poulains, et vous avez là l'une des plus célèbres épopées de la Grèce antique à en perdre son latin... ou plutôt son grec ancien.
Très très drôle les interventions de la Déesse Athéna, coiffée d'un vieux casque de l'armée française et d'une voilette façon veuve de la guerre 14. La seule chose que je regrette un peu, c'est que le 26 août 2018 c'était la dernière de cette pièce qui vaut largement le détour. Néanmoins, à la fin de la représentation, les comédiens qui s'affairaient à ranger (enfin) leur bazar m'ont laissé entendre qu'une fenêtre de tir à Avignon (ou ailleurs) pourrait peut-être se dessiner. A nous de jouer...
Pour conclure, vous me direz que Paris aurait quand même pu choisir quelqu'un d'autre comme copine, cela aurait évité pas mal d'emmerdes à tout le monde. Mais bon, s'il avait fait ça, les deux comédiens ne se seraient pas cassé la tête à nous livrer une version moderne, originale, décalée, drôle et respectueuse du texte d'Homère, et moi, je n'aurais sans doute pas passé mon dimanche après-midi à m'éclater au théâtre avec une copine... Moralité : merci Paris!
D'après HOMÈRE
Traduction Jean-Louis BACKES (éditions Gallimard)
Adapté, mis en scène et interprété par Damien ROUSSINEAU et Alexis PERRET
Théâtre du Lucernaire - 26 août 2018