Ça reste entre nous

Elise et Jacques, couple assez snob et fortuné (assez cul coince), reçoivent pour la nuit Martine et André les beaux parents de leur fille. Leurs enfants viennent de se marier et le retour de noces s'annonce plutôt gai et joyeux pour nos quatre protagonistes. Très vite, on comprend que Martine l'esthéticienne, et André le garagiste, ne sont pas du même monde que Jacques et Elise, cette dernière se chargeant de bien leur faire comprendre. A ce stade, cher(e) lecteur/trice, tu vas me dire : "oulala, je sens qu'on part sur le schéma classique d'une histoire de règlement de compte sur fond de lutte des classes...". Oui... Mais en fait... non... Car Jacques a une révélation à faire et à partir du moment où il crache le morceau ce ne sont pas les assiettes en porcelaine de Chine tata Suzanne qui vont voler dans cette belle demeure (très beau décor au passage), mais plutôt des masques de beauté, des graines vegan, des quatre-quarts, des chaussures de luxe et des magnum de champagne. Autant te dire que le décor est vite planté et en l'espace de 15 minutes le public est littéralement immergé dans l'histoire. 

De là, on assiste à des alliances inattendues et des secrets bien cachés depuis des années qui se dévoilent au fur et à mesure d'une intrigue ayant pour décor la crise de la soixantaine. En gros tous les ingrédients d'une comédie fraîche et pleine de rebondissements comme dirait ma collègue-copine Isabelle* qui m'accompagnait pour l'occasion.

Dans cette pièce, la vraie surprise vient des quatre comédiens. Pendant les 15 premières minutes le public pense qu'ils vont se contenter de jouer sur un même registre. Néanmoins, plus la pièce avance, plus les personnages se dévoilent, nous révélant des rôles bien plus complexes. Mention spéciale à Michèle Gracia qui mène la danse du début jusqu'à la fin.

Bref une jolie comédie arc-en-ciel pour bien rentrer dans le weekend après une grosse semaine de boulot.

*le prénom a été changé

Théâtre du Gymnase Marie Bell - 22 mars 2019